Bonsoir à tous ! Vous allez bien ? Moi ça peut aller, mais si cet article existe, c’est parce que j’ai appris une nouvelle aujourd’hui qui m’attriste, et je voulais l’utiliser comme base pour vous expliquer une pensée que j’ai depuis longtemps, mais que je n’ai jamais réellement explicité jusqu’à maintenant. Du coup, ça va me permettre de le faire.
Bref, parlons du Je Console de Péronne.
Je Console, kécecé ?
Pour resituer un peu, même si je suis citadin depuis plus de 10 ans, toute ma jeunesse a été faite à la campagne. J’ai passé 20 ans à vivre dans un endroit où la connexion Internet a varié de 1.5 Mégabit/seconde à 8 Mégabits par seconde, dans une famille de classe moyenne moins (en gros, juste assez pour ne pas avoir d’aide, mais du coup pas assez pour ne pas être dans la merde). Très tôt, disons que le jeu vidéo s’est résumé à des consoles soit d’ancienne génération (ma jeunesse sur ma Megadrive sur une TV à boutons à tourner, un bonheur) soit peu chères (coucou la Wii). Mais surtout, toutes ces consoles ou presque…étaient pirates. Entre la Wii à disque dur et les fameuses M3DS, on a longtemps juste piraté tout ce qu’on voulait. Mais le souci, c’était la connexion : quand télécharger signifie sacrifier la connexion des parents et de la petite soeur, c’est pas simple. Du coup, le meilleur compromis : les jeux d’occasion. Peu chers, pas besoin de télécharger (encore une fois, la console la plus connectée qu’on avait c’était la Wii, et sur mon PC on avait encore des jeux en boîte, oui oui), incroyable. Et c’est là qu’entre en jeu un magasin qui existait déjà depuis quelques années quand je l’ai connu : Phone Game.
Phone Game, racheté et renommé plus tard Je Console, c’est un magasin paumé. Petite ville de campagne, dans une rue peu accueillante (comment ça c’est un hôtel juste en face ?!), rien qui dit vraiment que c’est là autour… Typiquement le genre de magasin, tu te demandes ce qu’il fout là.
Et pourtant.
La grange à poules aux oeufs d’or
Et pourtant, ce magasin, jusqu’à mes dernières vacances chez mon père, j’y passais. Sans faillir, au moins 2 fois dans la semaine que je passais dans le coin. Mais pourquoi perdre mon temps, encore aujourd’hui, avec un tel magasin alors qu’on a les grands magasins, et surtout Internet avec tous les sites marchands ?
C’est très simple. Pourquoi le faire quand un magasin physique me permet d’avoir des perles à portée de mains ?! Je vais juste inclure un carrousel de photos prises à des moments divers ces dernières années, juste pour tenter de vous faire comprendre le délire. Pour les malvoyants et ceux ne voyant pas le carrousel, on se revoit après pour un résumé.
Pour ceux ayant vu les photos, vous comprenez de quoi je veux parler ? Pour les autres, on peut voir que ce magasin proposait, notamment et de manière non exhaustive :
- des jeux Vita, dont certains encore neufs ! Et pas que des LEGO ou autres jeux bof, on avait du Dragon’s Crown, des jeux NISA, du Katamari…
- des jeux Switch européens, mais pas que des communs, j’avais l’habitude de croiser des jeux à sortie confidentielle comme les Klonoa à une époque où seul Amazon en avait à disposition, du Digimon Survive, le jeu de combat Power Rangers u encore un fangame Touhou !
- des jeux Switch en import US, dont pas mal de jeux Limited Run, genre WTF ?!
- des jeux Switch asiatiques (Asie, Japon) neufs ! J’en ai pioché pas mal là-bas, dont un Romancing SaGa 3 !
Alors, les tarifs sont ce qu’ils sont. On est dans une boutique indépendante (on va y revenir), donc souvent ces magasins s’alignent sur des centrales qui ne se mettent pas forcément à jour. Mais on peut y trouver tellement n’importe quoi… Pour l’anecdote, j’ai acheté chez eux 2 gros coffrets Lodoss de chez Kaze. Mais genre LE coffret :
Pour re-situer, c’est le coffret sorti par Kaze en 2006 et coûtant à l’époque 200€. Ben ce magasin en avait 2 pour 100€ chacun. Dédicace à l’illustre inconnu à qui j’ai revendu ça dans la gare de Châtelet les Halles en mode gros schlag pour 105€ (juste pour dire que j’ai des « frais de transport »). Mais pour dire que ce magasin était une mine d’or : à chaque fois que j’y allais, j’avais une nouvelle excuse de tout prendre en photo pour dire sur les réseaux sociaux « hé, z’avez vu ce que mon magasin a encore en stock ? Sont cons ça se vendra pas mais mais ils sont trop forts »…
Et il faut croire que j’avais 100% raison. Car mon père me l’a appris ce dimanche 10 décembre : hier fut le dernier jour de ce magasin. Il a définitivement fermé ses portes après des grosses promotions pendant 2 mois. Passée la haine d’avoir loupé plein de bonnes affaires, j’en suis surtout ressorti avec une profonde tristesse. Tristesse, car à une époque où dans une grande ville, j’ai énormément de mal à trouver des jeux de niche en stock à bon prix (mon Gamecash est cool, mais les tarifs parfois c’est du délire, et niveau jeux import y a rien en neuf), quand j’allais en vacances chez mon père je savais que j’avais un magasin à 10 minutes en voiture qui me vendait du rêve chaque fois que j’y allais. Et je suis profondément triste et dégoûté qu’un tel magasin ferme, encore un.
Mais du coup, quel est ce message que je veux faire passer ?
Le message il est très simple : si vous pouvez vous le permettre financièrement (et souvent vous le pouvez), privilégiez TOUJOURS vos petits magasins sympas à proximité. Oui Amazon c’est pratique, les grandes surfaces c’est moins cher.
Mais entre ça, et un magasin tenu par des gens qui savent de quoi ils parlent, peuvent vous conseiller, et surtout ne font pas que stocker le COD ou le Pokémon qui vient de sortir, vous voulez vraiment que ce soit ce dernier qui ferme ? Ces magasins sont souvent certes plus chers (les mêmes tarifs que Micromania, qui joue aussi le revendeur à prix calés sur les prix conseillés), mais ils sont ultra-bénéfiques pour tout le monde. Ce sont des mines d’or, des magasins qui peuvent vous faire découvrir ce jeu méconnu ou qui peuvent vous rendre accessible ce jeu sorti en boîte uniquement à l’autre bout du monde, et le tout sans avoir à gérer des douanes ou autres.
Alors oui, y en a sans doute des pourris de ces magasins. Je parie que dans le fameux quartier République à Paris c’est le jeu à celui qui arnaquera le + le client. J’aurais même tendance à dire qu’en ville c’est vraiment dur de trouver ce genre de boutique. Mais je vous encourage à chercher. A regarder sur un service de carte en ligne si, près de chez vous, vous n’avez pas un de ces petits magasins de jeux neufs et d’occasion qui ne paie pas de mine, mais peut vous attirer en tentant des choses qu’aucun autre ne proposera car « c’est trop chiant » ou « pas assez rentable ». Vous pouvez les aider ces boutiques, si bien entendu vous avez les moyens mais très souvent, vous les avez. Oui le jeu coûtera sans doute le prix plein pot, mais souvent vous repartirez plutôt avec un jeu que jamais vous n’auriez pensé voir là, mais qui au final vous a attiré pour une raison X ou Y. Et il n’y a pas meilleure expérience que de découvrir à l’aveugle un jeu méconnu ou plus niche trouvé dans un coin, comme moi à mes 7 ans quand je testais ce Sunset Riders que je ne connaissais de nulle part sur cette vieille Megadrive tournant sur cette vieille TV avec des boutons qui tournent.
Oh cette conclusion d’argumentaire qui référence le tout début, comme c’est trop classe ! J’en ai rarement fait aussi bien, je me jette donc un peu de fleurs, pardon ! Plus sérieusement, j’ai dit ce que je voulais dire, et je peux vous dire que ces visites dans ce magasin paumé de campagne vont me manquer.
Sur ce, je vous laisse retourner à vos occupations, faites attention à vous, et comme d’habitude n’hésitez pas à réagir à cet article en commentaire, ou sur Facebook (inactif en public, sert juste pour quelques groupes, amis et les annonces de nouveaux articles), Twitter, Bluesky ou Mastodon ! A la prochaine tout le monde !